VALLABREGUES

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Nom : Monleau

Numéro matricule

du recrutement

2643

Prénom :   Florentin    Surnom :

Classe de mobilisation

1915

 

ETAT-CIVIL

 

Né le 28 août 1895, à Vallabrégues, canton

d'Aramon, département du Gard, résidant

à Vallabrégues, canton d'Aramon, département

du Gard, profession de Vannier

fils de Gratien et de Gabrilot Marguerite  domiciliés

à Vallabrégues , canton d'Aramon , département du Gard

 

Marié à

 

 

SIGNALEMENT

 

Cheveux

Yeux

 

 

Front  

 

 

 

Nez  

 

 

 

Inclinaison

Hauteur

Largeur

 

Dos

Base

Hauteur

Saillie

Largeur

chatains,

chatains,

 

large

 

 

 

 

rectiligne

 

Visage   large

 

Renseignements

physionomiques                    

complémentaires :

 

Taille : 1 m 70 centimétres

Taille rectifiée  : 1 m  centimétres

 

Marques

particulieres

 

 

 

DECISION DU CONSEIL DE REVISION ET MOTIFS

 

Inscrit sous le n°  52 de la liste du canton d'Aramon

Classé dans la 1ere partie de la liste en novembre 1914

Classé dans la         partie de la liste en 19

 

Degré d'instruction : 3

 

DETAILS DES SERVICES ET MUTATIONS DIVERSES

 

Incorporé à compter du 18 décembre 1914 -

Arrivé au corps le 18 décembre 1914

Décédé à Epinal (Vosges) le 5 août 1915, à l'hôpital St Maurice (suite de blessures de guerre).  Rayé des contrôles le 6 août 1915

Passé au 114ème bataillon de chasseurs à pieds le

 

Décédé suite de blessures

 

 


 

ANTECEDENTS JUDICIAIRES ET CONDAMNATIONS

 

 

CAMPAGNES

 

Contre l'Allemagne du 18 décembre 1914 au 5 août 1915

 

 

 

 

BLESSURES, CITATIONS

DECORATIONS, ETC

 

 

 

 

 

PERIODES D'EXERCICES

 

Réserve

 

 

Armée territoriale

1re dans l               , du     au

2° dans l               , du     au

Supplémentaires dans l               du       au

 

1re dans l              , du       au

Supplémentaires dans l               du       au

Spéciales aux hommes du service de

garde des voies de communication

  Du              au

  Du              au

 

CORPS D'AFFECTATION

 

 

Armée active

 

 

30ème bataillon de chasseurs à pieds (matricule 5266)

 

 

 

Disponibilité et réserve

de l'armée d'active

 

 

 

Armée territoriale

et sa réserve

 

 

 

 

LOCALITES SUCCESSIVES HABITEES

Par suite de changement de domicile ou de résidence

Dates

 

 

 

 

Communes

 

 

 

 

Subdivision de région

 

 

 

 

EPOQUE

A laquelle l'homme doit passer dans

la réserve de

l'armée active

l'armée territoriale

la réserve de

l'armée territoriale

DATE de la libération

du service militaire

 

 

 

 

 

Ne remplir ce tableau que pour les hommes dont les services font

l'objet d'un décompte spécial (engagés, condamnés, omis, etc.)

 

 

 

 

30ème Bataillon Alpin de Chasseurs à Pied

Casernement en 1914 : Grenoble

Il fait partie de la 54e brigade d’infanterie, 27e division d’infanterie, 14e corps d’armée

À la 66e division d’infanterie d’oct. 1914 à janv. 1915, puis à la 47e division d’infanterie jusqu’en nov. 1918

 

1914

Opérations d'Alsace (fin août), bois de Ménampré, bois Chenu puis Lorraine : Lesseux (sept.)

La tête de Voilu (déc.)

Vosges : Chapelle Saint-Antoine, Hartmannswillerkopf (déc.), Tête de Faux (noël)

 

1915

Opération au Linge  (juin-oct) : Reichsackerkopf, le Linge  Bataillon presque anéanti durant cette opération

 

1916

Bataille de la Somme : Sud de Maurepas, Bois de Hem, Bois du Ravin, Calvaire de Maurepas, Mont-Saint-Quentin

 

1917

secteur de Reims (mai) puis en août-oct. : Chemin des Dames : Craonne, plateau des Casemates

Il se produit une mutinerie massive au 70e bataillon de chasseurs, certains chasseurs du 30e y participèrent (ces 2 bataillons faisaient partie du même groupe de chasseurs, avec le 115e BCP)

2 juin :

« Dans la nuit du 2 au 3, une émeute éclate au 70e bataillon.

La 7e compagnie qui s’est mutinée essaye d’entrainer le reste du bataillon sans y parvenir. À 2 heures les émeutiers se dispersent d’eux-mêmes et rentrent se coucher dans leur cantonnement.

Au matin, on compte trois blessés dont 2 par balle. Près de 400 coups de feu ont été tirés par les émeutiers. »

« Le 12 juin à 3 heures, a lieu l’exécution du caporal DAUPHIN et du chasseur RENAULT condamnés à mort.

Le recours en grâce de LIEBERT est accepté et sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité. L’exécution se passe sans incident. »

Voir les écrits officiels retrouvés dans les archives militaires de la 47e division d’infanterie : voir >>> ici <<<

Embarquement pour l’Italie début nov.

 

1918

Italie (janv.-avril) puis Marne et Ourcq (juil.)

Somme : Tunnel du Tronquoy, Nord de Saint-Quentin puis bois des Taupes, Courjumelles, Guise

 

 

114ème Bataillon de Chasseurs à pied

Constitution  en 1915 : Pérouges Bataillon constitué le 10 mars 1915 d’éléments provenant des 11e, 13e, 14e, 28e, et 30e  Bataillons de Chasseurs

Il fait partie de la 5e brigade de Chasseurs

À la 129e D.I. d’août 1915 à avril 1917, puis à la 70e D.I.

2 citations à l’ordre de l’armée, fourragère verte ; voir les citations

 

1915

Vosges : Lac noir (mai juin), Barrenkopf (juil.) le bataillon y perd 500 hommes

 

Bataille de Champagne : nord-ouest de Souain : tranchée des Tantes, Lubeck, Homosexuels (sept- octobre) Vosges : Tête de Faux (déc.)

 

1916

Verdun : Bois des Vignes, Fleury, Thiaumont (juin - juil.), bois le Prêtre (oct.) puis Somme : Barloux, La Maisonnette (fin 1916)

 

1917

Vosges : Fontenelle, col de la Chapelotte (janv. à avril) puis Aisne : Hurtebise (août- sept.) puis Holnon, Noyon

Le 30 août, des désordres éclatent : une compagnie du 114e BCP rompt les rangs au moment du départ vers le front. (Guy Pedroncini - Les mutineries de 1917- éditions PUF, p88)

 

1918 Offensive de l'Oise : Montdidier : Bois de Vaux (fin mars), Tracy-le-Val (juil.), Baurains (août) Flandres (sept. oct.)

 

 

Historique du 30ème bataillon de chasseurs alpinsI

 

Historique du 114ème bataillon de chasseurs alpinsI

 

 

 

 

Vraisemblablement  blessé lors de l'attaque du Barrenkopf de juillet 1915.

 

Lieu d'inhumation: Inhumé au sein du cimetière militaire d'Epinal ce même jour, tombe 185.

En 1920, son corps s'y trouvait toujours.

Puisque tel n'est plus le cas aujourd'hui, tout porterait à croire qu'il a été récupéré par sa famille.

 

(source http://monsite.orange.fr/associationdt/)

 

Le Journal des marches et opérations du 114ème bataillon de chasseurs alpins n'existe pas

 

 

Au Barrenkopf avec le 114e Bataillon de Chasseurs Alpins (juillet 1915)

ParFrançoise et Pierre Férole, Michel Guironnet

 

Le 114e Bataillon de Chasseurs Alpins est formé le 10 mars 1915 à Pérouges, dans l’Ain...Il fait partie de la 5e brigade de chasseurs...

En juillet, le bataillon occupe les tranchées du secteur du Wettstein,près du Lac Noir, dans les Vosges.

Le 21 juillet 1915, il reçoit l’ordre d’attaquer le Barrenkopf.

Le bataillon monte à l’assaut, il est littéralement décimé ; le bataillon doit se replier sur ses positions de départ...

Bilan : 13 officiers, 442 sous-officiers et chasseurs tués.


Le 114e Bataillon de Chasseurs Alpins, créé en avril 1915, était formé en majorité de jeunes ruraux de la classe 15, originaires de Savoie, du Dauphiné et de la région lyonnaise.

Dans le cadre de la nouvelle 129e Division d’Infanterie le 114e fut d’abord affecté à la 5e Brigade de Chasseurs avec le 115e BCA, le 106e , le 120e et le 121e BCP.

A peu près comme les autres bataillons de cette brigade il comptait alors 19 officiers et 1665 hommes répartis en 6 compagnies, dont deux compagnies de mitrailleuses. Un équipage de voitures suivait avec 162 chevaux et mulets.

La division embarquait le 15 Juin par la route pour Gérardmer. A la mi-juillet, elle faisait mouvement vers les lacs Noir et Blanc.

Le 114e était au Lac Noir le 21 Juillet et allait subir le lendemain son baptême du feu : l’attaque désastreuse du Barrenkopf.

L’objectif à enlever était le massif connu sous le nom du Lingekopf - Schratzmännele - Barrenkopf. Ce massif, vu des positions françaises de l’Hornleskopf, barre complètement l’horizon.
La crête se profile du nord au sud, d’abord en pente régulière jusqu’au sommet du Linge, descend faiblement jusqu’au Collet, qui emprunte la route du Hohneck, et remonte ensuite par une pente rapide jusqu’au sommet du Schratzmännele.
Les pentes sont très boisées ; mais à travers certaines éclaircies, on se rend compte que vers le sommet les pentes sont abruptes, le terrain très rocheux et bouleversé. Des blocs de rochers entassés les uns sur les autres forment des éboulis, des chaos où la marche semble devoir être très pénible.
Vers l’ouest, ce massif est précédé par une vallée dénudée et marécageuse, parfaitement vue du Rain des Chênes qu’occupe l’ennemi ; le massif domine la vallée d’environ 200 mètres.
Cette disposition du terrain rendra particulièrement difficile l’établissement de nos communications, qui doivent passer par cette vallée. Après les premières opérations, quand le massif eut été en partie déboisé par les obus, les difficultés du terrain se révélèrent encore plus considérables ; le Linge dévoila des rochers à pic qui s’opposaient à toute progression.
Les défenses accumulées par l’ennemi : réseaux profonds de fils de fer, grillages tendus, réseaux plantés au ras du sol et enchevêtrés aux lianes et aux ronces naturelles, tranchées à fleur de terre qui battaient de leurs feux ces réseaux, blockhaus et abris bétonnés qui protégeaient les mitrailleuses, disposition des pentes ouest que nous attaquions, exposées au feu de l’artillerie ennemie qui prenait de flanc, et même de dos, les troupes montant à l’assaut, faisaient de ce massif Lingekopf - Schratzmännele - Barrenkopf une région qui paraissait défier les attaques des troupes les plus braves.
Extrait de « La Grande Guerre vécue - racontée - illustrée par les combattants » Editions Aristide Quillet, 1922

Le Barrenkopf

A 8h30 le 114e quitte par escouades le Lac Noir pour le camp de Müllenwald, en colonne par un, à 15 pas de distance, sur l’unique chemin, sous des camouflages de verdure.

Une canonnade ennemie cause un mort dans la 6e compagnie et quelques blessés. Au Müllenwald les unités bivouaquent en arrière du 120e, déjà en place.

A 10h le Général emmène le Commandant Riet, chef du bataillon, au col de Wettstein avec le Commandant du 106e et leur communique les instructions de l’attaque depuis l’observatoire du Hurlin : le 114e attaquera un blockhaus sur une zone déboisée, dite le « cran de mire », du Barrenkopf, et le 106e le Schratzmännele.

L’objectif final du 114e, face au sud-est, est délimité par l’éperon 833 et le col entre Barrenkopf et Kleinkopf.

L’attaque, fixée d’abord à 14h est repoussée au lendemain.

Profitant de ce répit le Cdt Riet réunit à 16h les commandants de compagnies pour leur fixer les ordres de l’attaque, mais uniquement de manière verbale afin qu’aucun document écrit ne puisse tomber aux mains de l’ennemi : Les 1re et 2e compagnies prendront place dans le parallèle de départ, puis, à droite et à gauche les 3e et 4e , et enfin, dans les boyaux 1 et 2 les 5e et 6e.

L’attaque se fera en 3 lignes de 2 compagnies se suivant le plus près possible . La 1re ligne devra « courir après nos obus » sans attendre la fin de notre préparation d’artillerie. Les tranchées ennemies seront considérées comme « obstacles » à dépasser et non comme « buts ».

La 1re ligne enlèvera le blockhaus du Cran de Mire, franchira la crête et s’arrêtera au dessus du chemin de Hohrod à Notre Dame des 3 Epis. Elle se retranchera de manière à battre les pentes vers le Sud Est, chaque unité couvrant son flanc jusqu’à l’arrivée de la 2e ligne.

La 2e ligne, quant à elle, suivra la 1re d’aussi près que possible, la 3e compagnie s’établissant face au sud entre Barrenkopf et Kleinkopf, la 4e face au Nord Est sur la pente N du Barrenkopf, tandis que deux sections effectueront le nettoyage des tranchées ennemies au revolver.

Enfin, la 3e ligne s’engagera dès l’attaque dans le boyau unique et débouchera dans les boyaux N°1 et N°2.

La 6e compagnie se dirigera ensuite sur la gauche et occupera l’éperon 833 en liaison, à gauche avec le 106e , qui devra tenir le Bärenstall. Le poste de commandement sera situé au sommet du Barrenkopf et devra être immédiatement relié par téléphone au parallèle de départ.

Le Cdt Riet se rend ensuite dans les tranchées avec ses chefs d’unités : c’est pour constater leur très mauvais état du fait des canonnades ennemies, en particulier surtout le boyau unique. Par suite du terrain sablonneux, elles n’offrent qu’un abri précaire et sont encombrées de cadavres horriblement mutilés et dégageant une odeur pestilentielle. Aucun étayage intérieur n’existe, aucune chicane n’a été pratiquée pour empêcher les tirs d’enfilade, en particulier sur le boyau unique, perpendiculaire à la ligne ennemie et dont la partie descendante est dangereusement exposée. De plus la section de ce boyau est insuffisante pour permettre le passage rapide des colonnes d’assaut : en un mot, constate le Cdt Riet, on est loin d’avoir réalisé les instructions de l’Etat-Major pour l’aménagement de ces tranchées.

A la suite de cette visite et malgré ses très mauvaises impressions, le Cdt Riet confirme toutefois ses ordres précédents.
Mais dès 17h il fait part au Général de Brigade des nombreuses observations négatives faites au cours de sa visite. L’assurance lui est alors donnée qu’une équipe de travailleurs procédera dans la nuit à l’enlèvement des cadavres et à la remise en état des parapets éboulés. L’attaque est fixée à 10h30 le lendemain.

22 juillet 1915 : l’assaut

La mise en place commence à 2h20. Sur les instructions du Général de Brigade le peloton de mitrailleuses suivra la 3e ligne et non la 2e comme prévu.

4h : la préparation d’artillerie commence et déclenche une riposte ennemie, très précise, guidée par l’aviation. Une vingtaine de blessés en résulte, dont le lieutenant Brun de la 4èmecompagnie.

Leur évacuation est arrêtée à 9h45, pour ne pas retarder l’attaque.

 

 
le secteur du Barrenkopf (carte réalisée par Pierre Ferole)
 

10h30 : au départ de celle-ci, les 1re et 2e lignes progressent comme prévu. La 2e tranchée ennemie de mi-pente est évacuée par ses occupants et franchie ainsi que celle de crête. Durant l’ascension les unités de la 4e compagnie sont prises à partie sur leur gauche par un feu de mitrailleuses depuis le Schratzmännele.

11h30 : le capitaine Combes est tué. La crête est balayée par des feux croisés de mitrailleuses allemandes et battue par des obus. Aussi la progression des 2 lignes se rabat-elle sur les pentes face à l’est, qui offrent un relatif angle mort.

Progressant derrière la 2e ligne, le Cdt Riet bute dans le boyau unique sur le peloton de mitrailleuses, arrêté par un cratère d’obus. Il emmène avec lui le matériel léger et les hommes disponibles en ne laissant sur place que le personnel strictement nécessaire au dégagement des pièces ensablées.

Arrivé sur la crête il prend, avec déplaisir, la mesure de la situation : La 1re ligne, bien que décimée par les tirs croisés de mitrailleuses, a atteint ses objectifs, mais la 2e, qui l’a suivie, se confond avec elle et augmente dangereusement sa densité face aux tirs ennemis.

A droite et au sud du Barrenkopf l’ennemi esquisse une contre-attaque. A gauche, seules 2 ou 3 sections du 106e ont atteint le Cran de Mire et font face au Schratzmännele. Le reste est couché par grappes en avant du parallèle de départ.

Aucune troupe amie ne couronne le Lingekopf. En arrière, ni les mitrailleuses, ni la 3e ligne n’ont pu déboucher du parallèle de départ, retardées par les éboulements dus à l’intensité du bombardement.

Le Cdt Riet décide alors de laisser seulement la 2e compagnie face au chemin Hohrod-Bärenstall, de renforcer la 3e compagnie par la 1re face au sud pour contrer la contre-attaque ennemie en la replaçant face à cette contre-attaque, d’appuyer avec la 4e compagnie les unités du 106e parvenues sur la crête pour chercher à prendre à revers les mitrailleuses ennemies du Schratzmännele, et enfin d’appeler au plus vite la 3e ligne et les mitrailleuses.

Le désastre

Vers 11h45 aussitôt après ces instructions, le Cdt Riet se rend en catastrophe vers la droite, au Barrenkopf, où il trouve le capitaine Berger de la 3e compagnie s’efforçant de rallier et d’installer sa compagnie sous un feu croisé intense.

Le commandant, bientôt blessé à l’avant bras gauche, installe faute de mieux son PC dans une baraque de troncs d’arbres, sur un endroit très exposé, d’où il communique ses instructions de combat à son adjoint le lieutenant Jurain qui, à son tour, tombe, mortellement blessé vers 12h : en quelques minutes ses agents de liaison vont, un à un subir le même sort.

A cette heure, la 1re ligne, dépourvue d’officiers, se replie sur la crête du Barrenkopf ainsi que la 2e ligne. Toutes deux sont décimées.

La 3e ligne, qui a réussi à sortir du parallèle avec plus d’une demi-heure de retard, est prise dans le mouvement de repli vers 12h30, sous le feu des mitrailleuses du Linge et du Kleinkopf.

A 13h30 il ne reste plus sur la crête du Barrenkopf qu’une centaine d’hommes (dont une trentaine de blessés) de toutes les compagnies avec les capitaines Bosc et Berger qui se maintiendront dans la tranchée allemande jusqu’au soir.

A 14h, malgré cet échec, une nouvelle attaque est décidée pour 18h avec pour objectifs la route du Hohnack et la carrière sud du Schratzmännele.

18h30 Par suite de l’encombrement des boyaux cette attaque part avec une ½ heure de retard. La 1re ligne dépasse la ferme Combes mais, balayée par les mitrailleuses des blockhaus de la route du Hohnack, elle doit se jeter dans le bois, tout en subissant des pertes sévères. Il apparaît très vite qu’aucune progression ne pourra se faire. Aussi l’ordre est-il annulé.

Ce n’est que vers 20h que, menacés d’enveloppement, Bosc et Berger réussiront à se replier du Barrenkopf avec tous leurs blessés.

Le Cdt Riet, fait prisonnier, envoie en octobre, par l’intermédiaire d’un grand blessé rapatrié, un rapport sur ces engagements qui, très critique à l’égard de l’inorganisation dans laquelle ont été engagées les opérations, montre à quel point l’ensemble de notre hiérarchie militaire était déphasée par rapport à la guerre qu’elle conduisait.

La conclusion de ce rapport est la suivante :

- 1) Nécessité d’aménager les tranchées de manière à assurer le départ des échelons sans arrêt, ni interruption.
- 2) Nécessité de profiter pour la marche du tir de notre artillerie et de sa protection : « courir après les obus ».
- 3) Indiquer à l’avance à chaque unité,et à chaque homme, sa mission et, s’il y a lieu, sa place. Après avoir débouché en formation dense, se disloquer, éclater en formations minces pour la manœuvre.
- 4) La ligne de combat proprement dite ne commence que sur la position conquise. Pour y organiser rapidement un obstacle, le fil de fer barbelé Brun semble bien préférable à tout autre.
- 5) Nécessité d’avoir des réserves pour parer à toute éventualité et boucher les trous.
- 6) Si tout n’est pas prévu et organisé ainsi à l’avance la troupe présente sur la position conquise dans un désordre analogue à celui qui suit l’assaut. La confusion des unités, sans parler des pertes en chefs, rend toute manœuvre difficile et offre à l’ennemi des objectifs dense et vulnérables qui fondent sous le feu adverse.

Ce 22 Juillet aura coûté :

- 694 tués et disparus au 106e
- 663 tués et disparus au 114
e
- 126 tués et disparus au 120
e

soit 50% des effectifs engagés dans l’attaque.

 
La dure tache de brancardier
Extrait du JMO du Groupe de Brancardiers Divisionnaires daté du 10 août 1915 ( 26 N 434 / 11)

"Depuis 3 semaines le groupe a du fournir, de jour et de nuit, un labeur intensif : relève de blessés, transport, inhumations, travaux de terrassement.
Les instants de répit ont été plutôt restreints.
Beaucoup de brancardiers présentent des signe de fatigue manifestes se traduisant par des yeux encavés, un teint facial terreux ; ou anémies, amaigrissement, défaut d’appétit, langueur générale, et surtout pour le médecin par un éréthysme cardiaque se traduisant par des palpitations à l’auscultation du cœur et par une augmentation des pulsations (1 pouls radical 120 pulsations pour certains ) ne pouvant s’expliquer par aucun état fébrile puisque la température prise au thermomètre n’indique que la température normale de 37 degrés."

Les 2 premières unités, décimées, sont placées en réserve pour se reconstituer, le 114e au Lac Noir et le 106e au camp Ste Barbe.

26 juillet : l’acharnement

A la suite de cet échec cinglant, on engage pourtant le 115e, le 120e et le 121e avec le 15e BCA à l’attaque du Schratzmännele.

C’est un nouvel échec qui fait 491 morts et disparus.
Le 29 juillet, on envoie alors les mêmes à l’attaque de la Hütte, un désastre qui va coûter 650 nouvelles pertes à ces unités.

Le 1er août, une nouvelle attaque des 12e, 15e, 27e et 115e bataillon fera 350 tués pour gagner une cinquantaine de mètres !